Comment vous faites?

Comment vous faites pour vivre avec ça. Moi je n'arrive plus a suivre en cours parce que ça m'envahit tellement que je suis obligée de sortir, j'ai tout le temps peur qu'il me retrouve, je ne dors pas, je ne mange pas, j'ai peur tout le temps. Comment vous faites pour continuer a vivre?je veux continuer mes études, je m'accroche a ça mais j'en peux plus...

Bonjour Hateya,


je vais essayer d'apporter une réponse à ton sujet : Comment vous faites ? et je me dis surtout : comment je vais faire ?

J'ai lu ton sujet hier et j'ai eu le temps d'y penser un peu.

La première chose que je veux te dire : mon attention est entière avec ce que tu exprimes et je me sens solidaire avec toi.

Avant d'écrire ce message, je réfléchissais librement et j'en étais à la notion de bilan, d'évaluation ou d'autoévaluation à l'aide d'une grille de lecture comme les besoins fondamentaux, définis par Virginia Henderson. J'ai lu seulement ensuite que tu es élève infirmière ! donc un concept connu.


Besoin n°2 : boire et manger.


Besoin n°5 : dormir et se reposer.


Des repères à ne pas perdre de vue ou à revisiter.
Pour ma part, à une époque, j'ai perdu 14 kg en 38 jours et au départ j'étais mince !!! Un exemple à ne pas suivre.
En 1999, j'ai eu des troubles du sommeil, non pas sous la forme d'insomnies mais avec un sommeil non réparateur. Nous sommes en 2018 et j'ai encore des troubles du sommeil.
Tout cela pour te dire un appel à la vigilance sur ces deux besoins fondamentaux au moment où l'envahissement de la pensée semble te mobiliser l'esprit.

Répondre à la question : comment on fait ? n'est pas facile. A la question : avec quoi ?, la réponse est simple : avec le cerveau ... qui nous joue des tours.

Un jour, j'ai atterri en psychiatrie, même si ce n'est pas mon aéroport préféré. Des fois, il vaut mieux atterrir que s'écraser ! Dans leurs échanges entre confrères, on peut lire des trucs du genre : état anxio dépressif chez une personnalité ... et aussi des choses plus intéressantes dans la CAT (conduite à tenir) : indication de poursuivre l'aide à la verbalisation. Je croyais alors que le mot verbalisation était réservé pour les voitures mal garées ! En fait, non. Dans le domaine de la psychologie, verbalisation désigne la mise en place d'une pensée à travers les mots.

Le site où nous sommes s'appelle justement droit de parole, parole et verbalisation étant deux mots qui se rejoignent. Mon inscription ici est trop récente pour te renseigner sur le fonctionnement du site, je pense simplement que tu pourras à ton rythme aborder des problèmes plus personnels en message privé avec la personne de ton choix.

Il y a dans nos vies parfois des moments très difficiles et personne ne peut se mettre à notre place. Hateya, je te dis : je suis solidaire.


Comment on fait dans ces cas-là ? ce que l'on peut ...

et vous : Comment vous faites ?

Merci mirion pour ta réponse et pour ta solidarité...moi aussi j'ai attérri en psychiatrie ça m'a traumatisé plus qu'autre chose et en plus j'ai rien laché, je n'arrive pas a parler. Ma psy fait tout pour ça mais j'ai des espèces d'absences quand elle aborde le sujet, je tremble et j'ai les yeux qui se fixent, je ne me rappel pas de ce qu'elle me dit. J'ai l'impression que je vais exploser si je parle, je veux pas perdre le contrôle. J'ai aussi cette impression de devoir mourir ça vous a fait ça vous aussi?

Verbalisation: une pensée a travers les mots! C'est super jolie comme définition! ^^Le truc c'est que je trouve pas les mots pour l'exprimer....

Bonjour Hateya,


je te réponds sur la question de mes impressions liées à la mort par ce témoignage.

Dans les semaines suivant les faits (j'étais mineur), j'avais la sensation de flotter dans un immense brouillard intérieur. Je ne retrouvais pas mes sensations, tout me semblait irréel. Je n'avais pas l'impression de devoir mourir, mais plutôt d'être déjà mort. Mes sensations d'avant avaient disparu, mes ondes personnelles, une sorte de fréquence radio propre, une vibration de l'âme que je ne parvenais pas à refabriquer. J'étais à la recherche de moi-même.

Ensuite, j'ai repris vie progressivement pendant que le cerveau en parfait pilote automatique verrouillait, cloisonnait, isolait, bref, contrôlait "tout ça". Un vrai déni bien construit !

Une dizaine d'années plus tard, j'ai montré des signes de faiblesse lorsque la personne la plus proche de moi au niveau affectif est décédée. Ma vie s'est écroulée. Et dans ces circonstances, j'ai commencé à libérer la parole sur "ça", sans le détailler, en situant simplement "ça" dans ma vie comme un événement "nouveau" et important de mon passé.
J'ai eu des pensées suicidaires (non validées par moi ! et c'est important de le préciser) qui s'imposaient à mon esprit de manière incontrôlée, irrégulière, anarchique sur une période de plus d'une année.
Une fois, ma détresse était si forte que je me suis présenté aux urgences d'un hôpital. Et le médecin qui m'a reçu m'a dit : "J'ai bien conscience que ce que vous avez, c'est plus grave qu'une jambe cassée."
Il m'arrivait alors de penser et de valider dès le matin la phrase suivante : Chaque jour est un jour en trop !

Aujourd'hui et depuis plusieurs années, rien à signaler sur les impressions en lien avec la mort. En résumé, l'évolution de ces impressions a donc été pour moi réelle et positive sur le long terme.


Pour finir et dire le présent, je reprends les paroles d'une chanson de Zazie :

"C'est la vie, pas le paradis."

J'ai lu attentivement ton message mirion et je me retrouve surtout dans "chaque jour est un jour en trop" pour l'instant mais avec un peu de chance ça finira par disparaître comme toi.

J'ai des gros soucis a l'école en ce moment je fais
beaucoup de crises avec flash back, terreur, etc et je sens que je pourrais devenir violente avec les autres si je ne m'isolais pas. Ça remet en question ma capacité a finir ces études(d'infirmière), c'est un peu la panique. Je voulais savoir si c'est déja arrivé a quelqu'un et si vous avez des solutions pour éviter ces crises...?

Coucou Hateya


Je suis moi même en 3ème année ESI.... Tu es en quelle année ?? 
Je comprend ce que tu veux dire qu'en cours c'est difficile, parce que déjà il y a le facteur stress des partiels alors notre cerveau c'est l'anarchie et en plus les cours (surtout en psychopathologie) qui font remonter des souvenirs. 

Comment je fais ? Alors déjà j'étais suivi par une psy avant l'école.... le travail était déjà bien avancé mais pas assez car j'étais tjs en dépression à la rentrée..... mais avec l'aide de ma psy j'ai pu traiter les souvenirs qui me revenaient en cours.... et surtout ce qui était dit (pas tjs juste !!!) sur notre vécu !!!

Je suis tjs suivi, mais en période de partiels j'estompe les séances pour justement ne pas provoqué de nouveau souvenirs. Parfois quand c'est trop compliqué à gérer (en stage), car j'ai une phobie sociale... je prends des anxiolytiques mais rarement. Et pour le sommeil je prend aussi qqchose pour dormir de temps en temps juste pour avoir une nuit de repos pour tenir...

Tu vas y arriver, j'ai 43 ans et j'avance (avec difficultés mais j'avance....)

Bisous

Je suis en 2e année. Je suis suivie par une psychologue mais je n'arrive toujours pas a raconter ce qui s'est passé, des qu'elle aborde le sujet j'ai des absences. A l'ifsi c'est surtout en atelier communication que je galère, ça me provoque des crises avec des flash back, je suis complètement en panique, je m'isole parce que j'ai l'impression que je pourrais etre violente avec les autres....( ça me ressemble pas du tout). En stage ça se passe bien par contre, il faut que je sois toujours occupée.
J'ai des antidépresseurs, j'avais des neuroleptiques qui bloquait les flashback mais j'ai des troubles alimentaires, je ne veux pas prendre de poids alors j'ai arrêté de les prendre ..... . La psychiatre m'a don é de l'alprazolam mais ça ne me fait rien... .
C'est galère parce que j'ai peur que les formateurs ne me laissent pas passer en 3e année a cause de ça. Ton témoignage est encourageant en tout cas, merci!

Coucou Hateya

J'ai pris des antidépresseurs pendant longtemps et il y en a un qui me mettait sur les dents, alors le psy l'a changé. Je crois qu'il ne faut pas hésiter a demander un autre traitement en expliquant ce que toi tu ressent.
Il m'est arrivé ici de conseiller que quand on sent une crise venir, de trouver le moyen de s'isoler pour une grande respiration. ça, je le fais dans ma vie et ça a du résultat.
Quand s'est en cours pour toi, s'est de prendre plusieurs respirations. L'anxio s'est bien à prendre quand on sent la crise arrivée et bien sure tu sais que l'anxio n'agit pas de suite. Moi, ça m'a aider.
La psychothérapie m'a beaucoup aidé et m'aide encore.
Dans ma petite enfance j'ai été mutique pendant six mois et aujourd'hui j'ai gardé ce réflexe de survie, mais avec de la confiance avec le psychiatre je PARLE et depuis que je parle + un petit traitement et bien l'agressivité est partie.
Je vois que tu n'hésites pas à te faire aider. Le plus dur c'est de démarrer à parler.
Après tant d'années, je ne prends qu'un faible comprimé d'un neuroleptique (qui lui ne fait pas grossir et ce qui fait grossir s'est mon disfonctionnement de la thyroïde) qui me convient mieux qu'un autre.

Voilà, j'espère qu'avec le temps, un traitement, la psychothérapie et de grandes respirations, tu arriveras vite à avoir moins de conséquences nerveuses.

Bisous

Ca consiste en quoi l'atelier communication ?? On ne fait pas à mon IFSI....

C'est des mises en situation on doit "jouer"un entretien d'aide, du genre vous avez une patiente alzeimer qui dit que son mari la trompe mais en réalité il est décéder. On doit se débrouiller en impro la dessu

Ah oui je ne me souvenais plus de ce partiel !!!

Qu'est ce qui déclenchent les flash back à ton avis ?

Je pense que c'est le fait de devoir m'exposer, je me sens complètement prise au piège.... .
Mais je sais des pas trop l'autre jour j'ai eu un flashback parce que j'ai ente.du quelqu'un dire" sale petite pute" ( il me l'a dit une fois)

Line j'ai essayé les grandes inspiration mais ça marche pas, je panique complètement quand c'est comme ça. Je viens de voir mon médecin en urgence elle m'a prescrit du bromazépam et elle a appelé ma psychiatre je la voit mardi mais j'ai trop peur qu'elle m'hospitalise..

Voilà, au moins tu as une explication à tes flashs.

Je sais bien que la respiration n'a aucun effet, je suis passée par là lorsque je travaillais comme AS, j'avais des retours de refouler lorsque j'étais en soin avec un patient.... Il n'y a que les anxio qui m'ont aider un peu mais surtout l'écrit et la verbalisation avec ma psy..... J'ai toujours eu de la chance avec mes psys qu'elles se rendent dispo pour pouvoir au moins décharger dans la journée par téléphone, quand l'angoisse des flashs back ou les cauchemars étaient trop présent....

Je te comprend, tu souhaites continuer ta formation sans que l'IFSI ne soit au courant de ce que tu traverses. Mais c'est une formation qui remue bcp et encore plus avec un vécu comme le notre.....Au premier semestre tu as dû étudier le stress post traumatique qui as dû t'apporter les explications à ce que tu traverses ???

Non on a pas travaillé sur le tress post traumatique... .
Mon problème principale c'est que j'arrive pas a raconter ce qu'il s'est passé...

Et l'écrire, si ma première psy ne m'avait pas proposer l'écrit je pense que j'y serai encore.....

J'ai écrit, je lui ai donné mais elle veut que je lui lise et ça je peux pas .... . Elle a fait comment toi ta psy.

Quand c'était trop difficile pour moi de le lire, elle le faisait à ma place, .... Et elle me donnait des explications.... on échangeait....

Line, youpi la mienne a décidé de faire ça aussi elle lis a voix haute ce que je peux entendre et du coup je fais pareil. Ça m'a beaucoup aidé a débloquer ma parole

Line, youpi la mienne a décidé de faire ça aussi elle lis a voix haute ce que je peux entendre et du coup je fais pareil. Ça m'a beaucoup aidé a débloquer ma parole