Les violences sexuelles faites aux enfants sont souvent ignorées
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Evelyne Josse, 2011Selon le Conseil de l’Europe, un enfant sur cinq serait victime de
violences sexuelles en Europe, sous une forme ou une autre : inceste,
pornographie, prostitution, traite, corruption, sollicitation par le
biais d’Internet et agressions par les pairs. Toutefois, 7% seulement
des agressions seraient connues des instances juridiques. Lorsqu’elles
le sont, c’est généralement à la faveur d’un bouleversement dans la vie
de l’enfant et de sa famille, tel une grossesse, une infection
sexuellement transmissible, un trouble psychiatrique, une fugue, un
divorce, etc.
Des agresseurs souvent connus des victimes ... Dans la majorité des cas, de 60 à 90% selon les pays, la victime
connaît son agresseur : membre de sa famille ou personne jouissant de sa
confiance, tels qu’amis de la famille, voisins, connaissances,
éducateurs, enseignants, religieux, etc.
Plus l’enfant est jeune, plus la probabilité est élevée que l’auteur
soit un membre de sa famille ou un proche (baby-sitter, par exemple).
Des violences sexuelles rarement dévoilées ... Les violences sexuelles sont rarement dévoilées au moment de leur occurrence.
Par absence de langage et manque de vocabulaire, les jeunes enfants
sont incapables de signaler les agressions dont ils sont l’objet. De
plus, leur immaturité ne leur permet pas de différencier le bien du mal
ni de s’opposer aux adultes.
La crainte de ne pas être entendus par leur entourage, les sentiments
de honte, la peur des représailles, l’impossibilité de recourir aux
aides disponibles ou de faire valoir leurs droits sont quelques unes des
causes conduisant les enfants plus grands à taire les violences subies.
L’âge de la révélation Les révélations claires et spontanées de maltraitance sexuelle sont rares avant l’âge de 4 ans.
Les enfants plus jeunes verbalisent difficilement les faits mais
peuvent toutefois signaler les agissements coupables d’un adulte, par
exemple : « Papa fait mal là » en désignant leur bas-ventre, et se
plaindre de douleurs ou de démangeaisons au niveau génital ou anal.
C’est souvent à la puberté que les victimes prennent conscience de la
gravité des faits et brisent éventuellement le silence. Certaines
différeront la divulgation jusqu’à l’âge adulte, voire se tairont toute
leur vie.
Des facteurs facilitant la révélation L’enfant dénonce plus facilement la maltraitance sexuelle si une
autre victime signale une violence similaire commise par le même auteur,
si l’agresseur est étranger au cercle familial ou si on lui pose des
questions directes au sujet d’agressions possibles.
Des révélations mensongères rares Si l’on écarte les mensonges proférés par l’enfant à l’instigation
d’un des parents comme cela se produit parfois dans le cadre d’une
séparation conjugale difficile, les allégations mensongères sont
extrêmement rares, certains enfants rétractant même des révélations
véridiques lorsqu’ils ne se sentent pas soutenus, écoutés ou compris.
Source:
http://www.resilience-psy.com/spip.php?article179[/size]