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 Mes 5 années de viols conjugaux

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2 participants
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Drine=)
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Féminin Messages : 3
Date d'inscription : 18/02/2019

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MessageSujet: Mes 5 années de viols conjugaux   Mes 5 années de viols conjugaux EmptyMer 27 Fév 2019 - 22:23

Bonjour,
 
Je suis venue sur ce forum pour partager mon histoire et avoir votre avis/aide.
 
A l'âge de 16 ans, j'ai rencontré mon ex, qui en avait 19. Nous sommes restés ensemble pendant presque 5 ans et nous voilà maintenant séparés depuis presque 2 ans.
 
A 16 ans je faisais une dépression à cause de problèmes familiaux. J'étais vraiment mal, je pleurais souvent, je faisais tout pour rentrer le plus tard possible chez moi, j'avais une estime de moi très basse et une grande dépendance affective. Bref, je n'étais pas bien dans ma peau, ni chez moi.
 
Mon ex était donc en quelque sorte mon sauveur, car il m'apportait du soutien pour mes problèmes et puisque je m'entendais très bien avec sa famille, j'étais souvent chez lui pour ne pas être chez moi.
 
Le problème c'est que ce sauveur a aussi été mon violeur pendant presque 5 ans.
 
J'étais encore vierge quand je suis sortie avec mon ex (je n'avais donc aucun élément de comparaison) et j'avais une image positive du sexe. J'ai demandé à mon ex d'attendre au moins 3 mois avant de le faire parce que je voulais être sûre que je voulais faire ma première fois avec lui et je voulais me sentir bien dans la relation.
 
Un peu avant les 3 mois, mon ex me poussait déjà à faire quelques préliminaires et le jour des 3 mois, il m'a dit: "bon ça fait 3 mois". Il m'avait déjà parlé plusieurs fois auparavant de l'importance du sexe pour lui dans une relation et du fait qu'il était en manque, qu'il n'avait rien fait depuis 9 mois. Après 3 mois, j'ai donc cédé. D'un côté j'avais envie de le faire, mais d'un autre côté je voulais attendre encore un peu plus pour vraiment me sentir prête. L’acte a été douloureux et tout de suite après il est parti pour un rendez-vous « important ». Je suis rentrée chez moi en pleurant mais je ne me rendais pas compte de la gravité de l’acte. C’est seulement après environ 1 an que je me suis rendue compte qu’il m’avait violée.
 
Le problème, c’est que le 1er viol ne s’est jamais arrêté. Il a continué à me mettre la pression. Il me disait constamment : « faire l’amour est une partie importante dans un couple », « j’ai besoin de faire l’amour », « ça me rend triste quand on ne fait rien » (il ne m'a jamais forcée physiquement ou fait des menaces graves). Je lui disais donc « oui » parce que je savais que ça comptait beaucoup pour lui, que ça lui faisait de la peine de ne rien faire, que je voulais qu’il m’aime, que je ne voulais pas qu’il me quitte, que je voulais qu’il me laisse tranquille pendant un moment, que j’en avais marre des insistances constantes. Mais ça n’a quasiment jamais été un « oui » parce que j’avais envie de lui faire l’amour.

On a souvent et longuement discuté du fait que je n’aimais pas le sexe, que j’avais mal pendant l’acte, que je me sentais sale, que je n’avais pas souvent envie, mais à chaque fois le problème venait de moi, de mon manque de confiance en moi, de ma dépression, etc… Il ne s’est jamais vraiment remis en question sur son rôle et sur sa part de responsabilité dans l’histoire, c’était toujours de ma faute.

Après 1 an, quand je me suis rendue compte de mon viol lors de ma 1ère fois, je lui en ai parlé. Il s’est senti très mal et s’est sincèrement excusé. J’ai alors commencé à douter si mes problèmes sexuels n’étaient pas dus à une sorte de pression qu’il me mettait, mais j’étais déjà tellement convaincue que c’était moi le problème à cause de ma faible confiance en moi, que je n’y prêtais pas vraiment attention. En plus, il ne donnait pas beaucoup de crédit à mon hypothèse de la pression.

Après 4 ans et demi, mon état psychologique allait de mieux en mieux et je voyais de plus en plus clair dans ma vie. J’ai commencé à prendre plus confiance en moi et j’ai décidé de réinvestiguer l’hypothèse de la pression. J’en ai alors reparlé avec mon ex et je lui ai demandé de ne plus faire AUCUNE insinuation sexuelle, et d’attendre que je vienne vers lui. Certes, il a diminué les insinuations et je ressentais moins de pression, mais il n’a jamais arrêté. Il me disait alors que c’était difficile pour lui de ne plus faire d’insinuations, de ne plus rien faire, que je pouvais être contente qu’il diminue autant, bref que c’était un grand effort pour lui. J’appréciais son effort, mais je tenais aussi la promesse que je m’étais faite : ne plus rien faire tant que je sentais encore de la pression. Je n’ai jamais craqué et j’en suis très fière aujourd’hui.

Au bout du compte, il m’a quitté après environ 1 mois, en grande partie parce qu’il n’arrivait plus à vivre sans sexe (il y avait aussi d’autres problèmes dans notre couple).

Sur les presque 5 années de relation, le nombre de fois où je me suis vraiment senti bien en faisant l’amour peuvent se compter au grand maximum sur 2 mains. Le reste du temps, j’avais mal, je me sentais sale, utilisée. Je me disais que c’était bien fait que je souffrais, que je l’avais cherché. Des fois, j’avais les larmes aux yeux. Quand j’avais trop mal pour finir pendant l’acte, il voulait absolument que je le finisse à la main (je cédais). Quand on ne se voyait que les weekends, j’appréhendais de le voir parce que je savais qu’on allait devoir faire l’amour. On n’avait rien fait pendant une semaine et il allait être triste si on ne faisait rien. Je me sentais coupable si on ne faisait rien du weekend.

Suite à la rupture, j'en ai beaucoup parlé avec des ami.e.s, et je me suis rendue compte que je m'étais faite abusée sexuellement pendant presque 5 ans. Mais c'est seulement depuis environ 1 semaine, donc après presque 2 ans, que je me suis rendue compte que je n'étais pas coupable de mon viol, que ce n'est pas de ma faute que je me sois faite violée. Je me sentais responsable du viol parce que je me disais que j'aurais pu être plus forte et lui dire non, l'envoyer balader et rompre avec lui. Mais aujourd'hui, je me rends compte que j'ai fait le maximum que j'ai pu à l'époque et que, comme je l'ai dit au début, j'étais dépressive, mal dans ma vie et avec ma famille. En plus de ça, je me suis rendue compte que même si j'avais dit non et si je l'aurais envoyé balader, son statut de violeur aurait été le même, je n'aurais simplement pas cédé. Même avec mon état dépressif, si j'étais tombée sur un homme respectueux, je ne me serais jamais faite violer.

Ce n'est pas parce qu'on se défend d'un agresseur sexuel, que cette personne perd son statut d'agresseur.



Aujourd'hui je rencontre entre 2 problèmes:


  • Je me sens beaucoup plus épanouie dans ma vie sexuelle, j'ai eu plusieurs partenaires sexuels depuis la rupture, mais j'ai encore des blocages. Des fois j'ai encore peur de faire confiance à un partenaire sexuel, peur de faire l'amour pour l'autre et pas pour moi, peur de me faire à nouveau violer. Des fois, je me mets à pleurer avant de commencer l'acte ou au plein de milieu de l'acte parce que j'ai un mauvais souvenir qui remonte. Heureusement, depuis mon ex, je n'ai choisi que des hommes gentils, patients et respectueux, qui m'ont toujours soutenue. Je sais que la clé ici est le temps, que ça ira de mieux en mieux avec le temps, mais je ne sais pas si certaines d'entre vous sont passées par la même chose et auraient des conseils à donner.

  • J'aimerais avoir la force de pardonner mon ex et de passer à autre chose sans avoir d'excuses de sa part, mais c'est vraiment difficile. 1 mois après la rupture j'ai revu mon ex et je voulais lui parler du viol, je lui ai dit que je voulais lui parler de quelque chose d'important qui me tenait à cœur, il m'a emmené sur une terrasse d'un centre commercial avec plein de gens autour de nous qui fumaient (alors qu'il sait que je ne supporte pas la fumée de cigarette), je lui ai demandé d'aller s'asseoir sur un banc à l'extérieur du centre commercial, mais il ne voulait pas. Je lui ai donc parlé pendant maximum 5 minutes des 5 années de viol après quoi il m'a simplement dit: "j'étais dans un autre état d'esprit". Je lui ai fait promettre de ne plus répéter la même erreur avec ses futures relations, mais je pense qu'il ne s'est même pas rendu compte de ce qu'il a fait. Quelques mois plus tard, je lui ai envoyé un lien internet qui parlait de la culture du viol en lui disant que ça pourrait l'intéresser, à quoi il m'a répondu qu'on en avait déjà parlé et qu'il ne voulait pas revenir là-dessus. Je me suis rendue compte après qu'il m'avait supprimée et bloquée de partout après ce message. Il y a un mois, je lui ai envoyé une lettre dans laquelle j'ai écrit mes ressentis à propos du viol, comment je me sentais, comment je le vivais aujourd'hui, et que j'étais ouverte à la discussion si jamais il voulait m'en parler. Je n'ai eu aucune nouvelle et je ne sais même pas s'il l'a lue. Mon souhait le plus cher pour passer à autre chose serait d'avoir une discussion avec lui, qu'il se rende réellement compte de ce qu'il a fait, qu'il apprenne de ses erreurs et qu'il aille de l'avant pour ne plus blesser personne comme il m'a blessée moi. Mais j'imagine que ça ne se produira jamais, donc je dois trouver un autre moyen, mais je ne sais pas trop quoi faire… Quelqu'un aurait des conseils à donner pour passer à autre chose?


Désolé pour ce très long message, merci beaucoup d'avoir pris le temps de me lire!! J'ai fait du mieux que je pouvais pour résumer le plus possible ces 5 années de viol.

Je me réjouis le lire vos réponses!


Drine=)
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Paloma
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Paloma


Féminin Messages : 18
Date d'inscription : 08/03/2019

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MessageSujet: Re: Mes 5 années de viols conjugaux   Mes 5 années de viols conjugaux EmptyJeu 14 Mar 2019 - 5:28

Bonjour Drine,

Il serait mal venu de ma part de te dire de faire ci ou cela et tu guériras. J’ai vu des gens dessiner, peindre, écrire, etc. Cela reste des moyens d’expression.

Ensuite, il y a le suivi psychologique, mais là encore, je me vois mal dire qu’il te le faut absolument pour t’en sortir, c’est impossible sans. Et maintenant tout de suite. C’est toi qui dois voir comment te sens.
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